Ces études permettent de vérifier que la variété est Distincte des variétés notoirement connues, Homogène et Stable, c'est à dire qu’elle conserve ses caractéristiques phénotypiques de génération en génération. Conduites avec des protocoles harmonisés au niveau européen, sur du matériel végétal fourni par le déposant, elles permettent d’acquérir une description de la variété qui permet de l’identifier. Cette description et le matériel végétal fourni sont à la base de la certification des semences et de la protection des droits de l’obtenteur .
Les études DHS sont harmonisées au niveau européen et mondial respectivement au sein de l'OCVV et de l'UPOV. Les études DHS sont réalisées en suivant le protocole OCVV en vigueur. Les caractères étudiés et les normes d’acceptation sont spécifiques aux espèces, et en particulier de leur structure génétique (lignée pure, hybride ou population…) et mode de reproduction (autogame, allogame).
L’examen aboutit à une Description de la variété, à l’aide de caractères pertinents. Pour les espèces fruitières, ce sont des traits morphologiques et de couleur qui sont principalement utilisés (forme de la feuille, couleur du fruit…), mais aussi des traits phénologiques comme les époques de floraison ou de maturité.
Pour les espèces fruitières (hors Lonicera), les examens sont réalisés techniquement par l’INRA et ses équipes des stations d’Avignon, Bordeaux et Angers. Les GEVES est en charge de la supervision de ce dispositif qui est accrédité par l’Office Communautaire des Variétés Végétales pour le pommier, le poirier et leurs porte-greffes, l’abricotier, le pêcher, le prunier japonais, le cerisier et leurs porte-greffes. Pour pouvoir juger de la distinction des variétés candidates par rapport aux variétés notoirement connues, l’INRA dispose d’importantes collections de références notoirement connues et de personnel dédié à cette mission.
Exemple de déroulement des études DHS Pommier
Pour ces études, les arbres des variétés candidates sont implantés sur l’unité expérimentale de l’INRA d’Angers, gérée par l’IRHS (Institut de Recherche en Horticulture et Semences). Les variétés les plus proches (phénotypiquement) sont plantées dans la même parcelles, les variétés notoirement connues étant conservées dans la parcelles de collection de référence. Les objectifs sont de déterminer si les variétés candidates sont suffisamment distinctes des variétés témoins, si elles sont homogènes, et de les décrire.
Après trois années d’implantation, lorsque les premiers fruits sont jugeables et produits en quantité suffisante, l’examinateur peut commencer le travail de description.
Pour les pommiers, celui-ci porte sur 57 caractères, comme le port de l’arbre, la longueur du pédoncule ou la couleur de la chair du fruit. Une note est attribuée à chaque caractère, résultant soit d’observations visuelles, soit de mesures.
Après deux cycles d’observation, la description officielle de la variété est validée.
Une commission d’experts DHS visite le verger au mois d’août pour observer les fruits et les arbres, puis se réunit en salle au mois de décembre pour observer les fruits en caisses : ils viennent en appui à l’examinateur pour l’examen de la Distinction et de l’homogénéité.
Afin de contrôler l’Homogénéité de la variété, l’examinateur DHS observe un ensemble de plantes et de fruits de la variété et contrôle que l’expression des caractères du protocole est la même pour toutes les plantes. Une plante montrant un niveau d’expression différent sera considérée comme hors type. Un nombre maximal de plantes hors type toléré est défini dans le protocole.
Si le lot d’arbres fourni lors de l’examen est homogène, alors la variété est réputée stable dans le temps. Cette stabilité est néanmoins examinée régulièrement sur les arbres conservés dans la collection de référence, et lorsqu’un doute est émis.