Généralités sur la forêt française

Généralités sur la forêt française

La surface de le forêt française a doublé depuis 1850 et couvre aujourd’hui 30 % du territoire. La forêt française est très diversifiée.

La forêt française

La description ci-dessous est extraite de l’introduction du Programme national de la forêt et du bois (MAAF – mars 2016).

La forêt est un milieu naturel, anthropisé depuis des siècles en métropole, qui mêle des enjeux économiques, environnementaux et sociaux. Réservoir de biodiversité, la forêt a un effet protecteur sur les sols, l’eau, l’air, le climat. Elle est créatrice d’une matière première biosourcée renouvelable : le bois, dont les utilisations sont multiples, source d’emploi et de valeur ajoutée.

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et tout le XXe siècle, la surface forestière n’a cessé de croître en France métropolitaine : elle a ainsi doublé entre 1830 et 2015. Elle couvre aujourd’hui 16,7 millions d’hectares en métropole* (soit 30 % du territoire) et 8,3 millions d’hectares en outremer (voir l’image à droite).

Les forêts constituent ainsi un élément majeur de nos paysages. En métropole, elles sont principalement implantées sur le pourtour méditerranéen, dans le massif landais, dans l’est du pays et dans les régions montagneuses. La forêt d’outre-mer est quant à elle à 98 % guyanaise. Au sein de l’Union européenne, la France est l’un des seuls pays à détenir des forêts tropicales.

Avec 10 % de la surface des forêts de l’Union européenne (UE), la forêt de France métropolitaine se place au quatrième rang derrière la Suède, la Finlande et l’Espagne. En tenant compte du volume de bois sur pied, elle se situe à la troisième place avec 2,5 milliards de m³+10 derrière l’Allemagne (3,6 milliards) et la Suède (2,9 milliards).

*Source IGN (Institut National de l’Information Géographique et Forestières)

Caractéristiques de la forêt française

La forêt française présente trois caractéristiques importantes :

  • Elle est diversifiée : elle présente des écosystèmes variés (forêts humides, de montagne, tropicales). Majoritairement composée de feuillus en métropole (deux tiers de la forêt), on y trouve également des résineux dans les milieux qui leur sont favorables c’est-à-dire de façon prédominante en montagne et sur les sols pauvres. Dans les DOM, on trouve des mangroves sur les littoraux antillais, d’immenses forêts tropicales en Guyane et des forêts de montagne à la Réunion ainsi que sur les pentes volcaniques de Martinique et de Guadeloupe. Toutes offrent une biodiversité riche, voire exceptionnelle ;
  • En métropole, elle appartient pour les ¾ à des propriétaires privés. Si l’on dénombre plus de 3 millions de propriétaires français, 2,2 millions d’entre eux possèdent moins d’un hectare, tandis qu’environ 380 000 possèdent plus de 4 hectares et totalisent 76 % de la surface forestière privée. Les 50 000 propriétaires possédant plus de 25 hectares réunissent quant à eux environ 52 % de la surface forestière privée et assurent les ¾ de la commercialisation de bois des forêts privées. La forêt publique (domaniale, communale) représente quant à elle ¼ de la forêt métropolitaine et joue un rôle particulier en matière de services d’intérêt général et d’accueil du public. Elle fournit près de 40 % de la récolte de bois;
  • Elle est en phase de capitalisation dans les peuplements les plus jeunes, non encore matures, mais aussi structurellement sous-exploitée notamment dans sa partie la moins productive ou la moins accessible et dans de nombreux peuplements parvenus au stade du renouvellement. Ainsi, alors que la récolte commercialisée est stable depuis la fin des années 1980, la production biologique11 de bois en forêt augmente au cours de cette même période. En moyenne, sur la période 2005-2013, le prélèvement métropolitain s’élève à 50 % environ de la production biologique nette (mortalité des peuplements déduite)12, avec toutefois une situation très différenciée selon les régions, en lien avec l’ancienneté des déprises agricoles et rurales, les reliefs, le type de propriété, l’âge des peuplements et les essences.

Évolution de la forêt française

D’ici 2050, la forêt devra faire face au changement climatique, avec une élévation des températures moyennes et une modification des régimes hydriques qui auront des conséquences plus ou moins importantes, notamment sur la localisation des essences forestières. Sa situation actuelle la rend potentiellement vulnérable aux effets globaux de la sécheresse, du vent et des risques sanitaires, avec des incertitudes fortes au plan local sur l’amplitude de ces impacts : la longueur des cycles forestiers rend nécessaire d’entamer l’adaptation de la sylviculture dès maintenant.

Les écosystèmes forestiers jouent en effet un rôle fondamental en matière de protection des sols, de l’eau (l’eau issue de forêt contient moins de 5 mg/l de nitrates) et de prévention des risques naturels. Ils contribuent en outre à la qualité des paysages et au bien-être des populations dont ils améliorent le cadre de vie. 19 % de la surface des forêts est couverte par des sites Natura 2000 et elle abrite 78 espèces d’intérêt communautaire.

Une forêt productrice de biens et de services

La filière forêt-bois génère environ 440 000 emplois (directs et indirects) 13 répartis dans près de 60 000 entreprises de la première transformation (trituration, sciage), de la deuxième transformation (emballage, tonnellerie, charpente-menuiserie- ossature, parquets, meubles en bois, papier et cartons), de la distribution et la mise en œuvre (charpente, menuiserie et agencement) et du bois énergie. Cette filière participe ainsi au dynamisme et au développement des territoires. Elle réalise près de 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France mais pâtit pourtant d’un déficit commercial chronique d’environ 6 milliards d’euros par an.

La filière forêt-bois est un pilier de la croissance verte française. Elle permet de compenser environ 20 % des émissions françaises de CO2 grâce au stockage de carbone en forêt (sols et biomasse aérienne), dans les produits bois et à la substitution d’énergies fossiles et de matériaux plus énergivores. Cette filière est au cœur d’enjeux majeurs qui concernent l’ensemble de la société et joue un rôle essentiel dans les transitions climatiques, écologiques, et énergétiques.

Fondée sur une ressource renouvelable et gérée durablement, la filière forêt-bois a ainsi été désignée filière d’avenir pour la compétitivité de l’industrie française dans le cadre du Comité stratégique de la filière bois (CSF Bois), dont le contrat a été signé en décembre 2014. Une stratégie globale interministérielle et interprofessionnelle a été élaborée pour le développement de la filière, à partir des marchés porteurs d’avenir, notamment celui de la construction, en valorisant la ressource française. L’objectif commun est que la filière forêt-bois participe pleinement à la réduction des gaz à effet de serre, conformément aux engagements pris par l’Union européenne et la France, à l’occasion de la COP 21. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de développer les gains de compétitivité de l’industrie de 1ère et 2e transformation du bois, tout en adaptant la forêt et les pratiques sylvicoles au changement climatique. La recherche d’un nouveau modèle économique s’appuie tout particulièrement sur l’innovation indispensable à la compétitivité des entreprises. Au cours des prochaines décennies, la création d’emplois de qualité et de valeur, la mobilisation de bois pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique, la préservation de la biodiversité, la protection des sols et de la qualité des eaux, la transition énergétique, le rééquilibrage du commerce extérieur, l’aménagement du territoire seront autant de défis pour l’avenir auxquels la filière forêt-bois est à même de contribuer au travers d’une gestion durable et multifonctionnelle des forêts.