L’Agriculture Biologique et le CTPS

L’Agriculture Biologique et le CTPS

Favoriser l’inscription au catalogue de variétés adaptées à l’agriculture biologique

Pour pouvoir prendre en compte les besoins de la production biologique et répondre aux besoins de variétés adaptées, nécessaires aux agriculteurs et transformateurs de la filière AB, une Commission Inter-Sections dédiée à l’évaluation des variétés pour l’Agriculture Biologique (la CISAB) a été créée au sein de CTPS en 2017. Cette commission doit permettre de faciliter les conditions d’un partage d’expériences et d’approches entre les Sections et favoriser l’inscription au catalogue officiel de variétés adaptées à l’AB. 

La finalité de cette commission est la suivante :

  • être une instance de réflexion et de discussion transversale au sein du CTPS,
  • identifier les besoins et les manques de l’agriculture biologique, de la transformation et des consommateurs pour les différentes espèces, en termes de variétés et de semences & plants,
  • contribuer à l’inclusion au catalogue officiel français de variétés adaptées à l’agriculture biologique et identifiées de façon claire comme telles.

Cette commission a vocation à fonctionner en interaction avec les Sections par espèces du CTPS, et avec la Commission Semences du Comité national de l’Agriculture Biologique. Si la CISAB suscite, recommande, questionne, facilite la transversalité entre Sections du CTPS, les décisions (règlements, inscriptions) sont prises par les  SECTIONS par espèces.

Cette commission est composée de représentants de l’administration dont l’INAO/commission semences, de chercheurs de INRAE, de sélectionneurs), de techniciens de la semence (Semae, FNAMS), des instituts techniques agricoles avec plusieurs représentants de l’ITAB, ainsi que des professionnels bio (agriculteurs, meuniers, coopératives).

Des représentants de la filière Bio sont présents dans la majorité des Sections du CTPS  ainsi qu’ au Comité Plénier et dans certaines commissions VATE. 

Quelle démarche proposer aux Sections CTPS pour prendre en compte à l’inscription l’Agriculture Biologique ?

Pour les espèces avec de la VATE, la démarche comprend trois étapes.

  • La première étape consiste à identifier les caractéristiques recherchées par les agriculteurs, les transformateurs et les consommateurs de produits biologiques.
  • La seconde est de construire le dispositif d’évaluation en utilisant les dispositifs d’évaluation variétale déjà existants, voire en les incitant à évoluer vers « moins de pesticides » et plus de diversification des systèmes de culture. Pour chaque caractère, il faut tenir compte de sa sensibilité aux systèmes de production (biologique ou conventionnel). Si le classement des variétés n’est pas influencé par le système de culture (faible interaction génotype x gestion), le caractère pourrait être évalué aussi bien en bio qu’en conventionnel. C’est le cas pour les caractères les plus héréditaires tels que la taille, la précocité et la plupart des résistances aux maladies (en particulier pour les gènes majeurs). Selon les espèces, les dispositifs pourront donc être différents (cf illustration ci contre).
  • La dernière étape consiste à adapter les règles d’inscription.

Pour les espèces légumières, la première étape est déjà de faire connaitre, ce qui est fait lors des études d’inscription. Ainsi, pour les maraîchers (biologiques mais aussi les conventionnels) et les jardiniers, le GEVES travaille à leur mise à disposition d’une base de données interrogeable des variétés ayant telles ou telles caractéristiques, pour les accompagner dans leur choix variétal. Les informations inclues dans cette future base sont issues des examens officiels réalisés par le GEVES dans le cadre des études d’inscription au catalogue officiel.

 Pour en savoir plus :

L'Agriculture Biologique et les différentes sections du CTPS

L’Agriculture Biologique est présente au niveau de l’évaluation des variétés.

Un dispositif spécifique d’évaluation spécifique pour l’AB existe depuis 2010 pour le blé tendre d’hiver, les premières variétés inscrites sur la base d’études spécifiques pour l’agriculture biologique l’ont été à l’automne. Ce dispositif a évolué dans le temps, la double expérimentation réseau AB et réseau AC a été supprimée à partir des dépôts 2020.  Actuellement le dispositif d’études comprend des essais en conditions AB pour évaluer la productivité, la qualité, le pouvoir couvrant, la hauteur et les résistances aux maladies et à la verse. Il est complété par des essais spécifiques pour évaluer la résistance au froid, l’alternativité, les résistances aux maladies dont la carie. Les règles de décision utilisées pour l’inscription sont calées sur les caractères recherchés par l’AB. dispositif VATE blé tendre AB. Il est intéressant de souligner que le blé tendre est l’espèce qui est le plus fréquemment pris en compte pour des dispositifs spécifiques pour l’AB au niveau étude (lien vers une  synthèse réalisée en 2019).

Un dispositif, assez similaire, est en cours de construction pour le blé dur. Pour cette espèce, les 2 variétés candidates ont été introduites dans le réseau de post-inscription animé par Arvalis.

En soja, pour les séries tardives (I et II), le réseau national d’évaluation comprend 2 sites en Agriculture Biologique depuis des années et 1 site sur la plateforme INRAE Casys (agroécologie sans pesticides).

Le réseau d’inscription triticale comprend des sites AB à partir des semis automne 2021.Comme pour le soja, toutes les variétés candidates à l’inscription en France sont évaluées en conditions en AB, et le rendement obtenus dans ces conditions sera intégré dans la décision finale. Ce réseau d’évaluation intégrant les sites AB devrait permettre d’augmenter la rusticité des triticales inscrits. Des mesures de taux de couverture sont actuellement testées pour évaluer la faisabilité de la description des variétés sur cette caractéristique. Les résultats de ces 2 années d’études devraient permettre d’identifier les variétés les plus prometteuses pour l’Agriculture biologique, adaptation qui sera confirmée en post-inscription. Pour en savoir plus.

L’agriculture biologique est également bien présente en lin oléagineux. Il a été possible d’enrichir pour les semis de lin de printemps 2022 des essais en conditions biologiques en 2022.

Le réseau d’avoine de printemps, réseau non traité fongicide, comprend un essai bas niveau d’intrants sur la plateforme INRAE Casys et depuis cette récolte 2022 un essai en AB.

Les variétés inscrites sur la base d’un dispositif d’évaluation adaptée à la production biologique.

H comme Homogène et Hétérogène

  • Les productions en AB utilisent aujourd’hui des variétés sélectionnées en conditions conventionnelles, des variétés ayant été sélectionnée aux dernières étapes en conditions AB, des variétés sélectionnées pour l’AB avec toutefois les 1° années de pépinières en conventionnel, des variétés sélectionnées en conditions biologiques pendant tout le processus de sélection. Par ailleurs, les productions biologiques utilisent également des anciennes variétés, ou des nouvelles populations issues d’un travail de « sélection » dans les anciennes populations ou d’une création par croissement multiple. En effet des variétés avec un niveau d’hétérogénéité élevé sont recherchées pour avoir un potentiel d’évolution et d’adaptation aux conditions locales.

    Le nouveau Règlement européen de l’AB (2018/848) intègre 2 types de matériels génétiques, pour répondre aux besoins de l’AB : le Matériel Biologique Hétérogène et les Variétés Biologiques Adaptées à la Production Biologique. Tous deux sont définis par une grande hétérogénéité.

    La mise en œuvre en cours de ce nouveau Règlement européen est l’occasion de partager avec différents acteurs de l’AB ce que sont les études DHS et en particulier ce qu’est la DHS pour le catalogue des variétés.

    L’objectif du catalogue est d’accompagner les utilisateurs, en leur fournissant une description de la variété permettant d’identifier la variété  qui est distincte (D) des autres variétés et de leur garantir que la variété achetée l’année x sera la même que l’année y (Stabilité). L’homogénéité (H) facilite/permet la distinction et la stabilité.

    Le catalogue des variétés comprend aujourd’hui des variétés dont le niveau d’homogénéité est très élevé (lignées, hybrides simples,), mais aussi des variétés présentant de l’hétérogénéité comme des variétés composites (espèces fourragères notamment), des variétés populations  (principalement en plantes légumières).

    La DHS sera ces prochaines années un des thèmes du travail de la CISAB et du GEVES par la participation à l’expérimentation temporaire sur les Variétés Biologiques Adaptées à la Production Biologique définies dans le règlement Européen 2018/848, article. Faut-il et comment modifier les protocoles utilisés en DHS ?

    Pour en savoir plus :

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