Les études DHS & VATE

Les études DHS & VATE

Les études DHS et VATE, au coeur de l'évaluation des nouvelles variétés

Le SEV a pour principale mission l’étude au champ des nouvelles variétés et des lots de semences pour l’ensemble des espèces végétales cultivées.

Les études DHS sont réalisées à différentes fins :

  • pour l’inscription des variétés au catalogue (CTPS)
  • pour la protection du droit de l’obtenteur au niveau français (INOV)
  • pour la protection du droit de l’obtenteur au niveau européen (OCVV)
  • pour le compte d’autres offices d’examens européens ou non européens

Les études VATE sont réalisées dans le cadre de l’inscription au catalogue des espèces de grandes cultures. Pour être proposée à l’inscription, la variété nouvelle doit posséder une valeur agronomique (A), technologique (T) et environnementale (E) suffisante par rapport aux variétés les plus utilisées du moment.

Les études de Distinction Homogénéité Stabilité (DHS)

Ces études permettent de vérifier que la variété est Distincte des variétés notoirement connues, Homogène et Stable, c’est à dire qu’elle conserve ses caractéristiques phénotypiques de génération en génération. Conduites avec des protocoles harmonisés au niveau européen, sur du matériel végétal fourni par le déposant, elles permettent d’acquérir une description de la variété qui permet de l’identifier. Cette description et le matériel végétal fourni sont à la base de la certification des semences et de la protection des droits de l’obtenteur.

Les études DHS sont harmonisées au niveau européen et mondial respectivement au sein de l’OCVV et de l’UPOV. Les études DHS sont réalisées en suivant le protocole OCVV en vigueur. Les caractères étudiés et les normes d’acceptation sont spécifiques aux espèces, et en particulier de leur structure génétique (lignée pure, hybride ou population…) et mode de reproduction (autogame, allogame).

L’examen aboutit à une Description de la variété, à l’aide de caractères pertinents. Par exemple, pour les plantes agricoles ce sont des traits morphologiques et de couleur qui sont principalement utilisés mais aussi des traits phénologiques comme les époques de floraison ou de maturité, et pour quelques espèces la résistance à des pathogènes.

Pour pouvoir juger de la distinction des variétés candidates par rapport aux variétés notoirement connues, le GEVES gère d’importantes collections de variétés de référence notoirement connues, dispose également de base de données et d’un logiciel permettant le rapprochement des variétés.

 

Un exemple : le déroulement des études DHS pour le maïs

Pour réaliser ces études, le GEVES implante dans des pépinières les variétés candidates et les variétés notoirement connues nécessaires, dans deux de ses stations expérimentales, en parallèle. Des commissions d’experts DHS désignés par le CTPS visitent également les pépinières du GEVES. Afin d’établir la Distinction de la variété, les examinateurs DHS observent la variété candidate côte à côte de la variété notoirement connue considérée comme proche suite au rapprochement opéré par le logiciel de comparaison développé par le GEVES, GAIA. Le but étant d’identifier des différences suffisantes entre les variétés sur les caractères du protocole.

Les caractères observés sont ceux du protocole. Ce sont majoritairement des caractères morphologiques, qui permettent de décrire la variété. Pour le maïs, ce sont une quarantaine de caractères qui sont observés et décrits par les équipes du GEVES, comme par exemple la couleur des soies, la hauteur de la plante, le type de grain, etc. Une note, en général allant de 1 à 9 est attribuée à chaque caractère, selon les échelles définies dans le protocole. Il en résulte, après deux années d’observations sur les deux lieux, la description officielle de la variété qui est publiée lors de l’inscription de la variété au catalogue.

 

Afin d’établir la Distinction de la variété, les examinateurs DHS observent la variété candidate côte à côte de la variété notoirement connue considérée comme proche suite au rapprochement opéré par le logiciel de comparaison développé par le GEVES, GAIA. Le but étant d’identifier des différences suffisantes entre les variétés sur les caractères du protocole.

Afin de contrôler l’Homogénéité de la variété, les examinateurs DHS observent un ensemble de plantes de la variété et contrôlent que l’expression des caractères du protocole est équivalente pour toutes les plantes. Une plante montrant un niveau d’expression suffisamment différent sera considérée comme hors type. Un nombre maximal de plantes hors type toléré est défini dans le protocole.

En ce qui concerne la Stabilité, il est courant d’établir qu’une variété suffisamment Homogène est de fait suffisamment Stable dans le temps. Concernant l’exemple particulier du maïs, l’Homogénéité des lignées parentales et la vérification de l’authenticité de la formule de l’hybride permettent de s’assurer de la Stabilité de l’hybride.

 

Exemple de caractère DHS :

Pigmentation anthocyanique des soies ; sera noté de 1 pour « absente » (photo la plus à gauche) à 7 pour « forte » (photo la plus à droite)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos GEVES/ASFIS

L'évaluation de la Valeur Agronomique Technologique et Environnementale (VATE)

Les études VATE sont réalisées dans le cadre de l’inscription au catalogue des espèces de grandes cultures. Elles permettent de décrire la valeur culturale de la variété dans les principaux contextes pédoclimatiques qu’elle rencontrera en France ainsi que la valeur d’usage des produits de récolte issus de la variété. Pour être proposée à l’inscription, la variété nouvelle doit apporter un progrès par rapport aux variétés actuelles : elle est donc comparée à des témoins références du marché. L’inscription au catalogue français permet donc, à l’ensemble des filières, de disposer dès le lancement de la variété en France de références partagées, acquises sur 2 campagnes.

En savoir plus sur la VATE

Les études conduites

Les variétés candidates sont évaluées sur :

  • leur niveau de rendement,
  • leur valeur d’utilisation (teneur en protéines, calibrage et valeur en micromaltage pour les orges à orientation brassicole, teneur en huile et en protéines pour le colza, valeur en alimentation animale (UFL) pour le maïs fourrage…)
  • leurs résistances aux maladies voire à d’autres agresseurs ainsi qu’à la verse, froid hivernal,
  • leur précocité, déterminante pour la plupart des espèces des zones de culture.

Dans l’objectif de limiter les impacts négatifs des productions agricoles sur l’environnement, une attention particulière est apportée à l’adaptation de la variété aux conditions environnementales et de culture, à l’efficience vis-à-vis de l’eau et l’azote ainsi qu’aux résistances aux bioagresseurs.

 

 

Comme la plupart de ces caractéristiques sont très interactives avec l’environnement, il est nécessaire de les appréhender par un réseau d’essais couvrant la gamme des environnements que pourra rencontrer la variété, pendant 2 années pour prendre en compte la variabilité climatique entre année. La conduite de culture de ces essais a pour objectif d’être représentative des pratiques agricoles. Pour les céréales à paille, les essais sont conduits avec 2 conduites, avec ou sans fongicides.

Pour la plupart des espèces, certaines résistances aux bioagresseurs, mais également au froid, à la verse et autres accidents physiologiques sont étudiés dans des milieux contrôlés (laboratoire et serres du GEVES/SNES, serres de l’INRA, champs avec contamination par la maladie étudiée).

Pour les plantes fourragères, les études peuvent durer 3 ans, une seule implantation, et plusieurs années de récolte. Ce réseau, dit « réseau CTPS » regroupe des expérimentateurs de toutes les structures du CTPS (GEVES, obtenteurs, ITA et INRA) mais également quelques coopératives, lycée agricoles ; il est coordonné par le GEVES.

 

 

 

La décision d’admission VATE

Pour être proposée à l’inscription, la variété nouvelle doit apporter un progrès par rapport aux variétés actuelles, pour cela elle est comparée à des variétés faisant référence sur le marché (les témoins). Les règles d’inscription doivent permettre de tenir compte de critères aussi différents que le rendement, la résistance aux maladies, la précocité et les valeurs d’utilisation. Le nombre de critères pris en compte est très variable selon les espèces, de 3 pour le maïs grain (rendement, précocité et résistance à la verse) à 24 pour les pommes de terre de consommation. Ces règles ont été formalisées par des commissions d’experts du CTPS et sont publiées dans les règlements techniques. Définissant les critères auxquels doivent répondre les variétés pour être inscrites au catalogue français, ces règles orientent le progrès génétique. Elles ne sont pas figées dans le temps mais sont en évolution constante pour mieux répondre aux attentes des utilisateurs et de la société, en tenant compte des avancées de la sélection.

Pour en savoir plus

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